Entretien avec la Graphologue Maryse Canovas (2ème partie)
Par LaPlumeVoici donc la suite de notre entretien avec la graphologue et graphothérapeute Maryse Canovas. J'ai décidé de proposer cet interview en plusieurs épisodes et je vous invite à consulter la première partie si ce n'est déjà fait.
Comme beaucoup de gens, je ne connais rien à la graphologie et j'ai peut être l'idée reçue que cela permet de dévoiler notre personnalité comme une voyante pourrait le faire avec les lignes de la main par exemple.
La graphologie n’a rien à voir avec la voyance ou toute autre méthode ésotérique. C'est une science humaine consistant en l’analyse des caractéristiques psychologiques de la personnalité d'un individu à partir de l'observation rigoureuse de son écriture manuscrite.
L’écriture comporte des signes graphiques groupés en syndromes. Le graphologue, dans son expertise fait correspondre ces signes à un type d'écriture ou de mouvement d'écriture se rapprochant d’un type de personnalité ou de caractère dans une classification préexistante.
Cette méthode d’analyse du caractère est fondée sur l’expressivité du geste graphique.
Il observe, lors d’une étude, un certain nombre de critères, de genres qui dans l’espace graphique ( le document analysé) vont représenter la façon dont l’auteur du manuscrit se projette :
- L’ordonnance générale du texte dans la page, l’espace occupé par les mots, les blancs, les lettres entre elles, mais aussi les alinéas, les paragraphes, la structure générale dans son harmonie (lorsqu’il y en a une) et qui apportera des indications sur l’indépendance de la pensée, l’esprit de synthèse, etc ;
- La forme des lettres, leur degré d’originalité ou au contraire leur style très conventionnel. La forme de certaines lettres comme le m, le n ou le u qui forme parfois ce que le graphologue nomme une guirlande peut traduire le degré d’adaptation du scripteur ;
- La direction des lignes : montantes, descendantes, très droites ou au contraire sinueuses, flottantes, donne des indications sur la stabilité de l’humeur et la manière d’appréhender l’environnement et les objectifs fixés, mais aussi le degré de discipline que s’impose le sujet, l’ordre et la méthode personnelle dans l’action ;
- La dimension des lettres et des mots : la grandeur de certaines lettres par rapport au mot entier ou de l’écriture dans son ensemble révèle le niveau d’orgueil de besoin de surcompensation ou la susceptibilité de l’individu. Mais cela ne signifie pas dans tous les cas qu’une écriture dont les caractères sont relativement petits soit le reflet d’un manque de confiance en soi, car le type de réflexion modifie l’étendu du graphisme (dans son rapport à la concision ou à la sobriété de pensée).
- La continuité entre les lettres : sont-elles toutes attachées entre elles ou contraire juxtaposées, cela fournit des éléments sur le type de raisonnement, mais également sur la persévérance, le goût de l’effort et le suivi dans l’action.
Mais le graphologue professionnel ne s’en tient pas juste à une analyse de particularités, il observe minutieusement le trait en lui-même et sa pression, le rythme de l’écriture, la ponctuation, la mise en page, la signature, le choix de l’instrument (plume, feutre ou bille) et bien d’autres choses qui d’une part demandent beaucoup de temps à décrire, et d’autre part ne peuvent être d’un réel intérêt que pour un initié.
Que révèle réellement l'analyse graphologique ?
Le graphologue ayant des connaissances en psychologie, est capable de dresser un portrait professionnel, de fournir des informations pertinentes sur la motivation, le dynamisme de l’individu, son type (et non son niveau) d’intelligence, mais aussi ses rapports à autrui, son niveau d’autonomie et d’envisager dans une certaine mesure l’intégration du collaborateur dans l’équipe.
La graphologie s’est enrichie au fil des années des connaissances et des recherches en neurosciences et en psychologie, et forte de cela, a évolué afin de fournir une aide précieuse à tout individu dont le but est une meilleure connaissance de soi ou d’autrui sur trois aspect : psychologique, social et relationnel.
Comme toute science humaine, la graphologie a ses limites. Le fait d’écrire relève d’une action en partie réfléchie, mais en partie également spontanée (donc plus irréfléchie). Les données recueillies fournissent des éléments permettant d’établir le profil psychologique d’un scripteur ou à confirmer ou infirmer qu’il est l’auteur d’un document manuscrit (dans le cadre de l’Expertise légale auprès des Tribunaux, une des spécialités du métier de Graphologue).
Mais si cette science traite de l’approche de l’homme sur le plan psychologique, et qu’en tant que professionnel nous avons des cours dans ce domaine, nous ne prétendons nullement pouvoir établir un quelconque diagnostic (strictement réservé au domaine médical). Car même si des signes graphiques révèlent parfois des « tendances » pathologiques qui apparaissent évidentes aux professionnels de l’écriture que sont les Graphologues, ils n’en feront aucune interprétation.
Le Graphologue professionnel sait également, dans le cadre de ses fonctions et de son éthique professionnelle, tenir compte de l’état psychique du sujet, tel que le stress, l’environnement dans lequel le texte a été écrit, ou la raison sociale pour laquelle le document a été rédigé. Il va de soi que dans un contexte professionnel, lors d’une passation d’un test de recrutement, par exemple, nous n’écrivons pas de la même façon que dans le cadre privé s’il s’agit d’une lettre à un ami ou à la famille, les affects en jeu ne sont pas les mêmes.
Rendez-vous sur le site de Maryse pour en savoir plus.
Pour lire les autres épisodes c'est ici:
épisode 1
épisode 3
épisode 4