Lettres d'excuses à une poupée
Par LaPlumeJe dois vous avouer quelque chose : Je suis une grande fan d'horreur, j'adore les Creepy Pasta, je trouve les araignées vraiment trop mignonnes et elles sont les bienvenues chez moi.
Mais s'il y a bien une chose qui me fait froid dans le dos, c'est bien les poupées... surtout les poupons. Brrrr... Autant vous dire que je n’étais pas très à l'aise en écrivant ces lignes. Mais je me devais de vous raconter l'histoire de la seule poupée au monde qui reçoit régulièrement du courrier. Je veux parler de Robert the Doll.
Robert, un ami pour la vie
La légende voudrait que ce soit un serviteur noir mécontent qui ai donné la poupée au fils de la famille pour se venger de mauvais traitements. Oui parce qu'on sait bien que, qui dit poupée maléfique dit vaudou. Si on peut mettre un peu de racisme dans une bonne histoire hein... /s
Mais il est plus probable que la poupée ait été offerte au petit Robert Eugene Otto, surnommé Gene, par un membre de sa famille en voyage en Allemagne.
En effet, la poupée faite de laine de bois a été fabriquée par la société Steiff. Cette entreprise allemande spécialisée dans les jouets et notamment les ours en peluche, existe toujours.
Bref, le petit Gene est vraiment ravi de ce cadeau et ne tarde pas à s'attacher à cette poupée aussi grande que lui, qu'il baptisera, Robert.
Très vite, la poupée et le petit garçon sont inséparables. Plus qu'un simple doudou, Robert devait être considérée comme un membre de la famille et avait même sa place à table.
Ce comportement, qui peut paraître mignon au début, commence à inquiéter les parents de Gene. Non seulement, il rendait responsable la poupée de ses bêtises, mais en plus, il se mit à parler à sa poupée quand il pensait être seul. Et le pire étant que la poupée lui répondait avec une voix bizarre. Impossible de savoir si Gene modifiait sa voix ou s'il s'agit de quelque chose de plus effrayant...
Plus le temps passait et plus les choses empiraient. Parfois, les parents étaient réveillés en pleine nuit par des bruits et les cris de leur fils. Une fois arrivés dans la chambre de l'enfant, ils constataient un désordre sans nom, des meubles très lourds renversés et le petit Gene terrorisé affirmait comme à chaque bêtise :« Ce n'est pas moi, c'est Robert ! »
Le temps a passé et Gene du laisser Robert aux bons soins de ses parents afin de faire ses études, débuter une carrière d'artiste et se marier. À la mort de ses parents, Gene revient s’installer avec sa famille dans la maison de son enfance. Il cherche immédiatement son ami de toujours, que ses parents avaient négligemment remisé au grenier, et lui redonne sa place de membre de la famille. Ce qui n'enchante pas du tout sa femme, on se demande pourquoi... /s
La poupée la met mal à l'aise (sans parler du comportement chelou de son mari avec elle) et elle parvient à renvoyer Robert au grenier, enfin pour quelque temps. Un jour Gene déclare que Robert n'aime pas du tout le grenier et aménage une pièce rien que pour lui, l'installe près d'une fenêtre pour éviter qu'il ne s'ennuie.
Quelque temps plus tard, évidemment, des voisins ou des passants se mettent à raconter qu'ils voient Robert aux fenêtres de la maison et certains diront même qu'ils l'ont vu bouger... Les enfants évitent de passer devant la maison tant la poupée leur fait peur.
Certaines sources mentionnent qu'à la fin de sa vie Gene devenait de plus en plus caractériel et violent avec sa femme, et une fois malade, passait tout son temps enfermé avec sa poupée. Mais difficile de connaître la vérité à ce sujet.
Robert Eugene Otto décède en 1974 et sa femme renvoi Robert au grenier où elle sera oubliée jusqu'à la vente de la maison à une certaine Myrtle Reuter. Celle-ci trouve Robert après avoir entendu des bruits provenant du grenier et la donne à sa fille. Mais en 1994, lassée d'entendre des bruits ou de retrouver Robert un peu partout dans la maison sans l'avoir déplacé elle-même, madame Reuter décide de faire don de la poupée au Fort East Martello Museum à Key West en Floride, un musée historique présentant divers objets du 20e siècle.
Des lettres d'excuses
Robert est toujours au Fort East Martello Museum où elle continue de faire parler d'elle. La poupée est exposée dans une vitrine entourée de lettres manuscrites ou non (Voir photo plus haut).
Apparemment, lors des visites guidées, les visiteurs sont prévenus que, par politesse et dans leur intérêt, il est préférable de se présenter à Robert lorsque l'on s’approche de la vitrine. Il est aussi conseillé de demander sa permission avant de prendre une photo ou une vidéo.
Les lettres entourant la poupée sont des lettres d'excuses de visiteurs n'ayant pas respecté ces consignes. Certains supplient Robert de leur pardonner, car depuis leur visite irrespectueuse au musée, leur vie est devenue un enfer. Il est possible de trouver des copies de ces lettres sur le net (en cherchant « robert the doll letter » dans votre moteur de recherche préféré). On peut parfois y lire tous les malheurs qui sont arrivés aux petits malins depuis leur visite. Je vous laisse chercher, je n'en ai pas trouvé qui soient libre de droit. Mais, que ce soit sur Facebook ou des sites d'avis touristiques comme Trip Advisor, vous trouverez facilement quelques pépites.
Certaines personnes envoient même des petits cadeaux, comme des bonbons pour tenter d’apaiser le courroux de la poupée.
D'aucuns diront que cette histoire a inspiré le personnage de Charles Lee Ray, plus connu sous le nom de Chucky dans la série de films du même nom.
Voilà, j’espère ne pas vous avoir trop effrayé avec cette histoire de poupée maudite. Est ce que vous connaissiez Robert ?